Vous est-il déjà arrivé de tomber en arrêt devant une annonce immobilière et de vous dire « là, je signe tout de suite » ? C’est exactement ce qui m’est arrivé en découvrant ce duplex niché dans une ancienne salle de bal à Kensington, Londres. Quatre mètres de hauteur sous plafond, un parquet Versailles récupéré, des poutres rouges spectaculaires… Tout y est.
Ce genre de lieu ne laisse personne indifférent. Il incarne à lui seul le rêve du « old new » : garder l’âme d’un bâtiment historique tout en y injectant une bonne dose de contemporain audacieux. Et franchement, l’agence Stone and Partners a réalisé un sans-faute.
Quand une salle de bal devient un duplex de rêve
À l’origine, cet espace servait aux réceptions mondaines d’un immeuble victorien chic. Les deux immenses portes-fenêtres en arc étaient faites pour laisser entrer la lumière lors des bals. Aujourd’hui, elles inondent toujours le salon, mais c’est un canapé en cuir patiné et une table basse ethnique qui profitent de cette clarté exceptionnelle.
Le défi ? Transformer un volume aussi théâtral en un vrai lieu de vie, chaleureux et fonctionnel. Beaucoup échouent et finissent par « remplir » l’espace. Ici, tout est épuré, presque minimal, pour laisser respirer l’architecture.
Le parquet Versailles récupéré : star incontestée
Le sol est un véritable parquet Versailles en chêne ancien, chiné et reposé avec soin. Vous savez, vous marchez dessus en chaussettes et vous vous sentez immédiatement comme dans un château. La patine du bois est sublime, avec ces nuances miel et ces traces d’usure qui racontent des décennies de pas de danse.
Petit détail qui tue : le parquet continue jusqu’au cœur de la cuisine ouverte. Là, il contraste magnifiquement avec les modules en inox brossé sur mesure. L’association bois ancien / métal brut fonctionne toujours à merveille.
Astuce si vous rêvez du même effet : les parquets Versailles anciens se trouvent chez certains récupérateurs spécialisés (souvent en Belgique ou dans le nord de la France). Comptez entre 120 et 200 € le m² posé, mais le rendu est unique.
La mezzanine et ses poutres rouge pompéien
La mezzanine, accessible par un escalier en acier noir mat, abrite la partie nuit. Mais ce sont surtout les poutres apparentes qui volent la vedette. Peintes dans un rouge profond presque bordeaux, elles structurent l’espace et apportent une chaleur folle.
Ce choix de couleur est audacieux mais génial : le rouge fait écho aux touches de cuir et de tapis kilim du salon, tout en contrastant avec les murs gris perle. Résultat ? L’ensemble reste lumineux malgré la hauteur impressionnante.
Si vous avez des poutres chez vous et que vous hésitez à les peindre, ce projet est une belle source d’inspiration. Un coloris saturé peut complètement transformer un volume trop sage.
Le mix éclectique qui fait toute la personnalité
Canapé vintage en cuir cognac, chaises scandinaves des années 60 autour d’une table monastère, tapis berbère, suspensions en rotin, œuvres contemporaines… Rien ne va ensemble et pourtant tout matche parfaitement.
C’est l’essence même du style éclectique réussi : accumuler des pièces qui ont une histoire, sans jamais tomber dans le fouillis. Chaque objet semble avoir été choisi pour sa texture, sa patine ou son pouvoir émotionnel.
On sent que les propriétaires voyagent, chinent, collectionnent. Et ça, ça ne s’achète pas en pack chez un grand distributeur.
- Un fauteuil Butterfly en cuir vieilli près de la cheminée (qui semble d’époque mais ne l’est probablement pas)
- Une bibliothèque en métal noir style atelier qui grimpe jusqu’à la mezzanine
- Des plantes suspendues qui adoucissent les lignes très graphiques
- Une verrière d’atelier (authentique celle-ci) qui sépare subtilement l’entrée
La cuisine : industrielle mais chaleureuse
L’espace cuisine est un bijou d’intelligence. Tout l’électroménager est caché derrière des façades en inox brossé. L’îlot central fait office de plan de travail, table haute et rangement. Au-dessus, une hotte monumentale en acier affirme le style factory.
Mais là encore, le bois du parquet et quelques touches de rotin (tabourets, suspensions) réchauffent instantanément l’ambiance. On n’a pas l’impression d’être dans un laboratoire.
Le petit balcon verdoyant accessible depuis la cuisine est la cerise sur le gâteau. Imaginez prendre votre café du matin avec vue sur une rue historique bordée de maisons en briques… Londres dans ce qu’elle a de plus charmant.
Comment reproduire ce style chez soi (même sans salle de bal)
Vous n’avez pas 4 mètres sous plafond ? Pas grave. Voici quelques pistes concrètes pour voler l’esprit de ce duplex :
- Mélangez les époques sans peur : un lustre ancien avec des chaises Tolix, un tapis kilim sur parquet point de Hongrie.
- Jouez sur les hauteurs : suspendez des plantes, posez une grande bibliothèque qui touche presque le plafond.
- Chinez des matériaux anciens : une porte de grange en guise de tête de lit, des tomettes récupérées dans la salle de bains…
- Osez une couleur forte sur un élément structurel : poutres, escalier, hotte.
- Épurez les lignes contemporaines pour laisser respirer les éléments anciens.
Et surtout, patience : ce genre d’intérieur se construit sur des années de coups de cœur.
Ce duplex prouve une chose : quand on respecte l’histoire d’un lieu tout en y apportant sa personnalité, le résultat est toujours magique. Il est actuellement à la vente (si jamais l’idée vous tente de déménager à Kensington…). Mais même si ce n’est pas le cas, il reste une source d’inspiration infinie pour qui aime les intérieurs qui ont une âme.
Et vous, prêt(e) à transformer votre salon en mini salle de bal ?